« (…) la « progression logique » qui mène d’un système public et gratuit à une industrie largement privée et financée par des assurances (ou par des frais d’inscription dans le cas des universités) passe presque toujours par les mêmes étapes, en Nouvelle-Zélande et ailleurs. On commence par prétendre que le système centralisé ne marche pas, qu’il est bureaucratique, génère des gâchis. Il faut donc le décentraliser –« proximité » oblige-, abandonner aux régions la gestion de leurs budgets – là, on invoque la « responsabilité » locale-, créer un marché de l’éducation ou de la santé pour déterminer des prix qui vont permettre d’orienter et de contrôler la gestion. Ensuite, tantôt on ferme les hôpitaux (ou écoles, ou bureaux de poste) dont on a découvert qu’ils ne sont plus rentables, tantôt on noue des « partenariats » avec des entreprises locales, tantôt on revient sur la gratuité des soins ou des études, tantôt on délègue au secteur privé une part croissante du travail d’éducation ou de santé (on commence en général par le gardiennage, le nettoyage, la restauration). Le plus souvent, on entreprend les quatre réformes à la fois. »
Serge Halimi, « Le grand bon en arrière », fayard, 2006, p. 485.
mardi 29 janvier 2008
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