mardi 17 avril 2007

Sarkozy, le candidat de la peur ?

L'hebdomadaire Marianne titre cette semaine sur "Le vrai Sarkozy, ce que les grands médias n'osent pas ou ne veulent pas dévoiler". Pourquoi ? L'homme fait peur. Peu osent avouer ce sentiment et beaucoup le partagent même dans son camp. Lisez donc le livre d'Azouz Begag, ça fait froid dans le dos. Pour ma part, je crois profondément que ce candidat n'est pas de nature à rassembler les Français mais à diviser encore un peu plus la société. Quand on voit ce que se permet ce candidat parmi d'autres, il est vrai favori des sondages, il y a de quoi s'inquiéter pour la liberté d'expression quand il aura atteint son but, d'autant que tous les grands patrons de presse le soutiennent. J'ai bien peur, qu'une fois Président, son ego n'y résiste pas et que la dérive monarchique de nos institutions prennent alors sa pleine et entière expression...

A ce propos, je reproduis ici un communiqué de presse de la société des journalistes de France 3, déjà largement diffusé sur le Net:
Nicolas Sarkozy se verrait-il déjà à l'Elysée ?

Trépigne-t-il déjà en s'imaginant bientôt disposer des pleins pouvoirs ?

Sans doute grisé par les sondages qui le placent en tête du premier tour, le candidat UMP s'est récemment laissé aller à une petite crise d'autorité dans les locaux de France 3. Une sorte de caprice régalien que l'on croyait appartenir à d'autres temps, ceux de la vénérable ORTF.

M. Sarkozy a en effet menacé de « virer » notre direction. Comme ça, sur un coup de tête. Parce qu'elle n'a pas daigné lui dérouler le tapis rouge et accourir immédiatement à sa rencontre lorsqu'il est venu, le 18 mars dernier, participer à l'émission France Europe Express, présentée par Christine Ockrent.

A peine arrivé, Monsieur le Ministre-candidat se laisse d'abord aller à quelques grossièretés, estimant que cette émission « l'emmerde » et qu'il n'a pas envie de la faire ! Ensuite, le voici vexé de devoir attendre dans les couloirs de France 3 pour être maquillé, d'autres invités occupant déjà les lieux (et oui, France 3 ne dispose que d'une salle de maquillage).

Coupable de ce «crime de lèse-Sarkozy », voici notre direction sur la sellette. « Toute cette direction, il faut la virer », a lâché le candidat UMP, comme le rapporte le Canard Enchaîné du 21 mars 2007. « Je ne peux pas le faire maintenant. Mais ils ne perdent rien pour attendre. Ca ne va pas tarder ».

Les Français sont désormais prévenus ! L'une des priorités de Nicolas Sarkozy s'il est élu président de la République sera de couper des têtes à France 3. A la trappe ces directeurs qui tardent à exécuter les courbettes.

Le Ministre-candidat avait déjà habitué notre rédaction à ses poses agacées, à ses humeurs dans nos locaux, face à une rédaction qui ne lui semble manifestement pas suffisamment docile. Comme cette récente provocation gratuite à l'adresse d'un journaliste du service politique «ça ne doit pas être facile de me suivre quand on est journaliste de gauche! ». Désormais, c'est à la direction qu'il veut s'en prendre ?

La Société des Journalistes de la Rédaction Nationale de France 3 ne peut qu'être scandalisée par une telle attitude de la part d'un candidat à la plus haute magistrature de France. Nous nous inquiétons que M. Sarkozy puisse afficher sans aucune gêne un tel mépris pour l'indépendance des chaînes de service public.

Non, monsieur Sarkozy, les journalistes de la Rédaction Nationale de France 3 ne sont pas et ne seront jamais vos valets. Ils résisteront à toute menace pesant sur leur indépendance. Si nous devons des comptes, ce n'est pas à un ministre-candidat, mais aux millions de téléspectateurs, qui regardent chaque jour nos journaux d'information.

Par respect pour eux, pour leur intelligence, nous n'accepterons jamais aucune forme de mise sous tutelle politique. Ni de votre part, ni de la part d'aucun autre candidat.

A bon entendeur.

La Société des Journalistes de France 3. Le 23 mars 2007


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bravo de rappeler certains faits qui montrent à quel point Mr Sarkosy se prend pour ce qu'il n'est pas. Pour ma part je pense que quelqu'un d'aussi excité et versatile que lui ne peut pas être président des Français.