Il n'y a que les Américains pour faire ça ! Car c'est une bande-annonce digne d'un blockbuster hollywoodien qu'ils nous ont concoctée pour lancer la première exposition d'œuvres du Louvre à Atlanta, "The Royal Collections". Sans rire, on se croirait dans le Da Vinci Code. Tout y est: la musique épique, la voix-off, le slogan (Power, Passion, Glory). A voir ici.
Pour mémoire, un partenariat entre le High Museum d'Atlanta et le Louvre existe depuis le mois d'octobre 2006 pour une durée de trois ans. Le musée parisien récoltera au passage 10 millions de dollars qui lui permettront notamment de rénover le premier étage du département des objets d'art dans l'aile Sully. A l'époque, certains ont reproché au Louvre de dégarnir ses salles d'œuvres importantes en consentant des prêts de longue durée mais surtout d'inaugurer d'une certaine manière une politique de "location" des collections.
samedi 31 mars 2007
vendredi 30 mars 2007
L'Ephèbe reste chez lui

Doit-on par exemple y voir un rapport avec les 5 fragments du Parthénon que possède le Louvre ? Mystère. En tout cas, la Grèce s'est dotée d'une Commission pour le retour des frises du Parthénon et réclame avec insistance les marbres que possède le British Museum. Un petit fragment de la frise que possédait l'Université de Heidelberg en Allemagne a déjà été restitué. L'ouverture du nouveau musée de l'Acropole est prévue fin 2007.
Mais revenons à Praxitèle: il fut le premier sculpteur grec à représenter un nu féminin en créant le type de l'Aphrodite de Cnide au IVème siècle av-JC. Sachez cependant que cette exposition n'a rien de monographique, l'oeuvre de Praxitèle n'étant connue que par les textes anciens et des copies d'époque romaine. Les spécialistes peinent encore à reconnaître la main du maître dans les rares originaux grecs parvenus jusqu'à nous.
Pour en savoir plus:
http://mini-site.louvre.fr/praxitele/
Ridicule !
Une information qui m'avait échappé: La Tribune de l'art est censurée à Abou Dhabi. C'est Didier Rykner qui le signale dans son dossier consacrée à l'opération très critiquée des musées français dans le petit Emirat. Dommage que les Emiriens soient privés d'un site d'une telle qualité. Ce n'est pas comme ça qu'ils vont s'ouvrir à l'art occidental !
jeudi 29 mars 2007
Merci Bocquet !

En tout cas, c'est bien lui qui rebaptisa l'UMP, l'Union pour une Minorité de Privilégiés !
Ça vole pas haut, mais ça m'a fait rire.
La mondialisation: pour ou contre ?
Quand on parle de mondialisation, on s'imagine souvent un phénomène qui s'impose à tous et contre lequel on ne peut rien. Un fait dont il est absurde d'être pour ou contre puisque c'est une évolution naturelle de nos sociétés. En somme, on ne va pas contre le sens de l'histoire. Mais on oublie en même temps qu'il s'agit surtout du résultat d'une politique internationale menée dans le cadre des grandes institutions mondiales (notamment l'OMC, le FMI, la Banque mondiale, l'Union européenne...) et donc voulue par une partie au moins de nos dirigeants, dont le but est de faire de la planète un vaste marché, le plus intégré possible. Tout ça au nom d'une idéologie, le néo-libéralisme économique censé apporter le bonheur au plus grand nombre.
Certains ont l'air d'y croire.
Certains ont l'air d'y croire.
Luc Ferry, "Apprendre à vivre", Plon

Osons Bové ?

Sa candidature à l'élection présidentielle sera la première à porter la cause altermondialiste en tant que telle. Je crois même qu'il serait salutaire que ce courant idéologique se dote d'un parti présent à chaque élection et participe désormais à la vie démocratique du pays. Car l'adhésion des citoyens ne se fera pas que sur un homme, mais sur une vision du monde, un programme cohérent et une équipe courageuse prête à gouverner.
Le site officiel du candidat
http://www.josebove2007.org/spip/
Le Louvre des sables entériné

Pourtant, fait rarissime, bon nombre de conservateurs étaient sortis de leur réserve à l'annonce de ce projet. Début février, ils étaient 39 (sur une soixantaine) à signer une note adressée à Renaud Donnedieu de Vabres pour exprimer leurs inquiétudes.
Ils faut savoir que les chantiers du Louvre sont déjà nombreux et titanesques: la création d'une antenne à Lens, le partenariat avec le musée d'Atlanta, la rénovation des départements des AGER et des Objets d'art, l'aménagement de la cour Visconti pour les arts de l'Islam, le chantier du Petit-Bourbon pour la peinture anglaise, le projet Pyramide qui doit complètement repenser l'accueil du public...
Mais il est clair que les raisons d'un tel choix sont d'abord financières et diplomatiques. Le montant global de la transaction s'élève à un millard d'euros... sur 30 ans tout de même. Une agence internationale des musées de France a même été créée pour l'occasion car d'autres musées français sont associés à l'aventure.
Curieusement, le secret avait été bien gardé et c'est par la presse que la majorité des agents du musée furent informés des négociations en cours.
L'alarme fut d'abord donnée dans une tribune de Libération intitulée "Les musées ne sont pas à vendre" signée par Françoise Cachin, Jean Clair et Roland Recht. Cette polémique fut relayée par Didier Rykner sur son site la Tribune de l'art qui fut le véritable fer de lance de la croisade anti-Louvre-Abou Dhabi et dont le dossier complet et circonstancié sur le sujet est consultable ici. Vous y retrouverez les arguments des uns et des autres.
Pour ma part, je ne sais trop quoi penser d'un tel projet. Refuser un partenariat d'un milliard d'euros me paraît impossible tant la Culture en France a besoin de subsides.
Néanmoins, je ne peux que regretter le choix d'Abou Dhabi. J'aurais préféré un partenariat avec l'Inde ou le Bresil par exemple, ou même la Chine ! Là oui, l'argument du rayonnement culturel aurait été fondé. Mais le Louvre d'Abou Dhabi ne touchera qu'une poignée de privilégiés en villégiature à Saadiyat.
Ce qui est sûr, c'est que la frénésie de la mondialisation touche désormais le secteur culturel de plein fouet. Une telle entreprise bouleversera profondément les rapports de nos institutions culturelles avec leurs homologues internationales désormais mises en concurrence entre elles. Mais j'aurai l'occasion d'y revenir. A n'en pas douter.
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