mardi 18 septembre 2007

Terry Pratchett, « La science du Disque-Monde », L’Atalante, 2007 (pour la traduction française)

Il y a les petites questions, les questions moyennes et les grandes questions. Ensuite, il y a les questions plus grandes encore, les questions immenses, et les questions si vastes qu’il est même difficile d’imaginer quel type de réponse constituerait une solution.

En général, les petites questions se reconnaissent aisément : elles ont l’air atrocement compliquées. Comme : « Quelle est la structure moléculaire de l’isomère L du glucose ? » A mesure qu’elles grossissent, leur formulation se simplifie de façon trompeuse : « Pourquoi le ciel est-il bleu ? » Les interrogations vraiment immenses sont si enfantines qu’il paraît ahurissant que la science n’ait pas la première idée de la réponse : « Pourquoi l’univers ne marche-t-il pas à l’envers ? » ou « Pourquoi le rouge est-il rouge ? »

Imaginez un monde plat et circulaire, porté par quatre éléphants juchés sur une gigantesque tortue qui parcoure le cosmos, un monde régi par la magie, qui fonctionne au narrativium –une substance bigrement puissante-, et vous obtenez un univers parfaitement cohérent où vivent des gens « qui possèdent un solide bagage de bon sens, un des ennemis naturels de la science ».

C’est sur ce Disque-Monde que les mages de la prestigieuse Université de l’Invisible vont prendre part à une expérience tout à fait insolite, la création d’un monde courbe, dénué de narrativium, où la magie n’a pas cours, et où les choses semblent se produire « parce qu’elles le veulent » ! Bref, un univers insensé qui obéit à des « règles » et où « les souhaits des gens n’interviennent guère dans la marche des évènements ».

A travers leur omniscope, les mages incrédules décident de scruter le développement complètement absurde de ce Globe-Monde, la Terre...

Ce livre se situe en marge des « Annales du Disque-Monde », une suite de romans parodiques de Fantasy. Il alterne récit et vulgarisation scientifique de très bonne tenue sur un ton décalé et humoristique.

« - Vous savez, ce programme nous en apprend certainement beaucoup, dit Ridculle. Mais surtout qu’on doit être reconnaissants de vivre sur un monde normal. »

Les chapitres scientifiques, rédigés par Ian Stewart (mathématicien) et Jack Cohen (biologiste), nous parlent de physique des particules et de mécanique quantique, de l’origine de l’univers et de la relativité, de l’apparition du vivant, de l’ADN et de l’évolution des espèces, des grandes extinctions et des dinosaures, de l’homme, du cerveau et de l’esprit jusqu’aux défis que posent l’exploration spatiale...

L’occasion pour tout un chacun de faire le point sur les connaissances les plus actuelles dans de nombreux domaines et de dissiper (selon l’expression des auteurs) un bon nombre de « mensonges pour enfants » qui perdurent souvent à l’âge adulte.

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