dimanche 20 janvier 2008

Une époque formidable

« L’usine, nous dit-on, doit dégager un profit, faute de quoi les actionnaires protesteront. Houspillé par son conseil d’administration, le patron va alors morigéner le contremaître, qui se retournera contre ses ouvriers. Il est long, ce fouet dont l’extrémité strie le dos des enfants. Doit-on encore s’étonner que les actions des usines de coton rapportent 25%, 35%, voire 50% par an ? Oui, mes maîtres, cela paie de moudre le dos des petits en poudre de dividende. « Enlevez-nous le travail des enfants et nous irons ailleurs » est la menace habituelle des propriétaires d’usine et de leurs lobbyistes dans les couloirs des parlements. Et, hélas ! nous vivons dans une civilisation où ce genre de chantage porte. »

Edwin Markham (1) , « The hoe-man in the making », Cosmopolitan, septembre 1906, cité in Serge Halimi, Le grand bond en arrière, fayard, 2006, p. 390.

(1) Edwin Markham était maître d’école, poète et journaliste.

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